• Javier Tomeo

Une façon ludique d’étudier un texte pour le Bachibac !

Nous vous proposons une activité théâtrale avec votre classe pour vous plonger dans l’univers absurde et psychologique du roman "Amado Monstruo" de Javier Tomeo.

Notre objectif est de rendre l’étude de cet œuvre plus accessible grâce au théâtre et de vous faire jouer une série de petites saynètes inspirées du roman, adapté par nos soins.

BRÈVE DESCRIPTION DU ROMAN


Genre : absurde, psychologique

Biographie de Javier Tomeo (1932-2013) :

"Je suis aragonais, je ne peux écrire que du noir et Buñuel est mon dieu ; peut-être est-ce la faute de Goya", disait-il, selon le quotidien espagnol.

Très apprécié également dans d’autres pays comme la France, Javier Tomeo, né le 9 septembre 1932 près de Huesca (Aragón), s’était fait connaître par des oeuvres comme "Amado monstruo" ("Monstre aimé", 1985) ou "El cazador de leones" ("Le chasseur de lions", 1987) qui ont été adaptées au théâtre.

Licencié en droit et en criminologie de l’Université de Barcelone, il obtient son premier prix en Espagne en 1971 pour "El Unicornio" mais sera surtout reconnu pour son oeuvre prolifique dans les années 1980, jusqu’à recevoir le prix Aragon des lettres en 1994.

Dans "Monstre aimé" (1985), Javier Tomeo s’était livré à l’analyse d’un entretien professionnel entre personnes marquées par le complexe d’Oedipe. "Le chasseur de lions" décrit dans un monologue dramatique les tentatives vaines d’un homme de conquérir une femme qui ne répond pas au téléphone. Traduction : François Maspero

Javier Tomeo parle de lui même :

"Je suis né, bien évidemment, après le déluge universel - je ne suis pas antérieur, par conséquent, à l’Arche de Noé et à sa docile colombe - mais quand je suis arrivé sur cette terre les mères existaient déjà. En vérité, mes amis, les mères sont antérieures à toute chose. Elles étaient déjà là au commencement de toutes les choses. Comment ce qui vint ensuite aurait-il pu, sinon, exister ? Je suis donc né, un neuf septembre, de l’autre côté de la frontière, mais précisément là où les Pyrénées sont les plus hautes et pratiquement infranchissables. J’appartiens au signe astrologique de la Vierge, trait qui ne signifie probablement rien, mais qui prête à n’importe quelle note autobiographique, même la plus insipide, un certain halo de mystère. C’était trois ou quatre ans avant que l’Espagne ne voie éclater sa terrible guerre. Et pourtant ce qui a le plus compté pour moi (du moins à mon avis) c’est d’être né en Aragon. Je ne veux pas dire, loin de là, que les Aragonais soient pires ou meilleurs que les autres. J’oserais affirmer cependant que cette condition particulière donne du caractère. Nous autres Aragonais avons, sans aucun doute, la tête dure.

Au moins aussi dure que celle qu’en France, peuvent avoir les Bretons. Pour combattre une migraine nous avons besoin d’une double dose d’aspirine. C’est en Aragon que sont nés également, entre autres illustres personnages, Goya et Buñuel. Et là aussi, le premier prix Nobel de Médecine espagnol, Santiago Ramon y Cajal, qui s’est consacré à étudier les neurones avec un microscope à peine plus puissant que la loupe d’un philatéliste.

Je suis venu avec ma famille à Barcelone et c’est dans l’Université de cette ville que j’ai étudié le droit et la criminologie. La proximité de la grande mer a adouci avec les années la rudesse de mon caractère. Et je suis toujours là à pied d’oeuvre.

J’écris mes romans dans une chambre qui donne sur une cour intérieure, avec une petite fenêtre, se glissent dans ma pièce les voix de toutes les mères du voisinage. Et ce sont peut-être les sévères et interminables remontrances assenées par les mères à leurs chers petits en peluche, qui, d’une certaine manière, m’ont inspiré quand je rédigeais Monstre aimé.

Etre mère en Espagne, ce n’est pas rien, dit le proverbe espagnol. Aujourd’hui, à en juger par l’intérêt qu’a suscité Monstre aimé dans d’autres pays, je me dis que partout ailleurs également, être mère, c’est bien assez.

Javier Tomeo

Sur le livre
Voilà un entretien comme personne ne voudrait en passer un... Imaginer un Directeur des ressources humaines qui vous prévient qu’il a des méthodes d’entretien peu orthodoxes. Mais que vous n’avez pas le choix, il va falloir répondre à toutes les questions, même si elles semblent intimes. Et surtout ne pas oublier les détails. Vous arrivez un peu à imaginer ? Vous voilà prêt à accompagner ce pauvre Juan D. Et c’est pour cette raison qu’on va découvrir au fil de ces pages, l’histoire de cet homme, qui n’a jamais travaillé de sa vie (alors qu’il a 30 ans) à cause de sa mère - très - possessive. Ce détail va rapprocher les deux hommes, car ce fameux directeur semble avoir perdu sa mère alors qu’il avait 5 ans. Et va se tisser tout au long de l’histoire, le parallèle entre un homme qui veut couper le cordon ombilicale à tout prix et un autre, qui aimerait bien connaître l’amour maternelle. Le plus brillant dans ce livre reste la maîtrise parfaite du langage rapporté. On assiste à un ping-pong entre les questions de l’un et les réponses de l’autre. Les histoires se croisent, se superposent parfois, se mélangent aussi, mais ne nous laissent à aucun moment sur le bord de la route. Un très, très bon moment de lecture !
Tulisquoi

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